De plus en plus d'agriculteurs décident de convertir leur exploitation en Agriculture Biologique. Meilleurs prix de vente, retour à des techniques plus proches de la terre, meilleure image du consommateur, nouveaux débouchés, ... Les raisons de passer le cap sont nombreuses. Cependant, la décision ne se prend pas à la légère. Toutes les installations ne sont pas adaptées au modèle bio. Certains points de vigilances sont à prendre en considération. 

Le niveau de litrage :

La quantité de lait produite par vache peut baisser lors de la conversion en bio. Ce facteur est très variable d'une exploitation à une autre ( en moyenne entre 10 et 20 %). Avec une production de 4 500 L/ ha de SFP, le système se rapproche de celui du bio. Au-delà, il faudra remplacer des cultures de vente par des surfaces fourragères ou s'attendre à une baisse de quantité de lait livrée. En agriculture biologique, le potentiel de production laitière est défini en fonction de la capacité de production fourragère. L'approche est différente qu'en élevage conventionnel où le système fourrager est raisonné en fonction de la référence laitière. 

Respecter le cahier des charges :

L'espace par bovin : 6 m2 d'aire paillée ou de logettes, 4,5 m2 d'aire d'exercice et une place à l'auge par vache sont requis. Concernant les génisses, elles doivent disposer d'1,5 m2 d'aire paillée par 100 kg de poids vif. Depuis la nouvelle mise à jour du cahier des charges bio, les veaux doivent disposer d'un espace extérieur et être alimenté par du lait maternel jusqu'à 3 mois. L'attache des animaux est interdite. Des dérogations sont possibles si l'exploitation est de petite taille et si les animaux ont accès à des pâturages pendant la saison de pacage et à des espaces de plein air 2 fois/semaine en période hivernale. 

La reproduction et les traitements :

Les synchronisations des chaleurs à l'aide des hormones et les transferts d'embryons sont interdits. Les produits homéopathiques, phytothérapiques et oligo-éléments sont à favoriser. L'elevage ne doit pas posséder de problèmes sanitaires au risque de voir sa situation se détériorer. En effet, l'utilisation d'antibiotiques est restreinte. Il convient donc de priviliéger les méthodes préventives pour éviter les complications de santé. En élevage laitier, c'est nottament le cas pour les mammites réccurentes. L'environnement et l'alimentation jouent un rôle majeur dans cette pathologie. 

L'alimentation : 

L'alimentation est composée de pâturage, de fourrages et d'aliments biologiques produits principalement sur l'exploitation. La conversion ne peut débuter que lorsque les stocks non bio provenant de l'extérieur de l'exploitation sont terminés. Être autonome en fourrage est prépondérant pour limiter ses coûts de production et ainsi se dégager une meilleure marge. Les fourrages doivent être apportés en quantité suffisante mais également en qualité pour maximiser les performances. 

Le pâturage :

Le cahier des charges rend le pâturage obligatoire dès que les conditions climatiques le permettent. Pour le faciliter, il est important de mettre en place des chemins pour rendre accessible les pâturages plus tôt au printemps et plus tard en hiver. Ainsi, une économie de fourrage sera réalisée. Des chemins adaptés réduira le risque de boiteries et donc le recours à des traitements vétérinaires. 

Vous connaissez à présent les points clés du cahier des charges biologiques. A vous de juger si votre exploitation est capable de changer son système pour s'adapter à l'Agriculture Biologique. Vous pouvez vous faire aider par des conseillers ou par des producteurs qui ont déjà sauter le pas.